Fondatrice de la toute première agence de stylisme à Montréal, Marie-Claude Pelletier cite Yves Saint-Laurent : « Quand on se sent bien dans un vêtement, tout peut arriver. Un bon vêtement, c’est un passeport pour le bonheur ». Ces propos définissent bien la vision du style et de la mode qui guide Les Effrontés (@leseffrontes).
L’agence, qui soufflait sa 22e bougie le 1er août dernier, se décline en 3 volets : un service de stylisme, des programmes corporatifs et une école. Quand on lui demande à qui s’adresse le stylisme, Marie-Claude répond sans sourciller : « À tout le monde. » S’il est vrai que son équipe habille des gens d’affaires, des politiciens et des artistes, leur clientèle est aussi composée de Monsieurs et Madames Tout le monde, d’un noyau important d’ados et même de personnes âgées.
Sans délaisser les aspects techniques et théoriques du stylisme, l’approche de l’agence est résolument orientée vers la personnalité et les souhaits des clients, révèle Marie-Claude. « Mes stylistes, je les connais comme si je les avais tricotés, j’arrive donc à faire des bons matchs selon les besoins exprimés par le.la client.e lors du premier appel », soutient l’entrepreneure. « Chez Les Effrontés, on a tous.tes nos propres identités et nos styles, mais ce qui prime c’est les gens. Oui, on aime la mode, mais on aime encore plus les gens et le désir de les mettre en valeur, c’est ce qui définit chaque membre de mon équipe », dit-elle avant de renchérir que l’être et le paraître sont intimement liés à ses yeux. Marie-Claude souligne aussi le caractère éducatif des rencontres clients : « Le but n’est pas de les retenir en otage, mais qu’ils développent une certaine autonomie ». Elle réfute l’argument selon lequel les codes de la mode peuvent être restrictifs, en expliquant que plus on les maîtrise, plus on est libre de les déconstruire et de s’amuser avec les règles et les tendances.
« Le style n’a rien de superficiel », assure la directrice de l’agence avec aplomb, une chose dont elle est témoin depuis plus de 20 ans. Celle qui s’est un peu accidentellement lancée à l’époque en emmenant magasiner les partenaires de ses amies ne compte plus les témoignages de gratitude, particulièrement chez les plus sceptiques. Elle fait référence à une confiance en soi renouvelée, des regards positifs, des sourires et même des promotions. « Quand tu es bien dans un vêtement, tout est possible », rappelle-t-elle en faisant écho aux paroles du designer français.
La femme d’affaires et son équipe profiteront de la Semaine Mode de Montréal pour faire découvrir le monde du stylisme à travers un événement virtuel le 13 septembre prochain, un rendez-vous qui sera particulièrement intéressant pour ceux.celles qui considèrent cette avenue professionnelle, ou encore qui aimeraient faire appel à l’agence. Les Effrontés utiliseront aussi leurs réseaux sociaux pour mettre en lumière des créateurs et marques locales. « La mode québécoise vaut le détour et la Semaine Mode de Montréal est importante pour amener les gens à valoriser et reconsidérer notre industrie » soutient Marie-Claude. Après plus d’un an à se faire collectivement bousculer par la pandémie, où le sentiment de prise de risque était notre pain quotidien, elle lance une invitation aux lecteurs : « pourquoi ne pas profiter de cet état d’esprit pour faire preuve d’audace, oser tester les services d’un styliste, ou encore à explorer le marché local. Il est surprenant et c’est vital pour notre économie ».
CRÉDITS :
Entrevue et texte par Caroline Sobral Cabana, révision par Jhan Boyer Gignac
Photo de couverture : Les Effrontés