#SMM21 - Mode d’emploi pour une industrie plus autonome et inclusive avec Melow

Le 21 septembre est une date particulière pour Mélissa Bolduc, fondatrice et designer de Melow (@melow_par_melissa_bolduc). Ce jour-là en 2007 elle ouvre son premier atelier-boutique, rue Saint-Denis. Trois ans plus tard jour pour jour, elle donne naissance à sa fille. 


Elle lance sa ligne avec 7 vêtements développés à l’école de mode. À l’époque, très peu de marques sont issues de productions entièrement locales et la rue Saint-Denis est en pleine effervescence, deux facteurs qui contribuent à propulser Melow.


Encore sur les bancs d’école, Mélissa est inspirée par les anciennes civilisations et les techniques exploitées dans les vêtements asiatiques, comme les drapés et les coupes portefeuilles : « Je veux que mes vêtements soient faciles à porter, mais originaux dans la façon de les porter ou de les enfiler », dit-elle. Alors que sa dernière collection revisitait l’Expo 67, l’Automne-Hiver 2021 fait l’éloge des années 70, avec une palette de couleurs vibrantes comme le orange et le bleu cobalt, des pantalons évasés, des tissus matelassés ou des tricots de style tweed.


Melow propose un sizing allant de XS à 2XL. L’une des spécificités les plus intéressantes de sa boutique en ligne est qu’elle offre la possibilité de magasiner selon son type de silhouette, en proposant des coupes avantageuses, qu’on ait une morphologie en X, V, O, I ou A. « Comme la ligne a évolué avec les clientes en boutique, j’ai toujours aspiré à habiller le plus de silhouettes possibles », explique Mélissa. La diversité corporelle étant essentielle à son approche de la mode, elle a l’ambition d’avoir une offre encore plus inclusive.

 

 

En 2017, la boutique physique laisse place au commerce en ligne, aux détaillants et aux salons commerciaux. En attendant sa boutique de rêve, Mélissa s’installe dans un atelier, où elle accueille des clientes sur rendez-vous. Puis, la pandémie a pour effet de précipiter ses plans vers une autonomisation presque totale, alors que tous leurs contracteurs sont monopolisés par la production de masques ou de blouses d'hôpital. « On est une équipe de 8 employé.e.s et c’était hors de question que je mette qui que ce soit à la porte. J’avais déjà la stratégie de ramener la production à l'interne et commencé à acheter des machines, alors je me suis dit “ ok, c’est maintenant que ça se passe» raconte-t-elle. Outre la production et la gradation, la marque fait maintenant une partie de ses photos et retouches à l’interne, alors que deux employées se sont improvisées modèles pour le photoshoot de la collection Printemps-Été 2021, nous rapporte Mélissa en riant.


Un autre aspect positif découlant de la crise sanitaire est la résurgence de l’intérêt pour le fait local. « Côté mode, on est pas une poignée de designers comme il y a 10 ans. Il y a maintenant beaucoup de vêtements faits ici et des centaines de lignes pour tous les budgets », soutient l’entrepreneure. Elle voit cette édition de la Semaine Mode de Montréal comme une opportunité de réinventer l’événement : « On est plus dans la mode élitiste. Mmode [ qui chapeaute l’événement ] est un organisme génial pour ça. Ils sont vraiment inclusifs et encouragent tout le monde à participer ».

 

Mélissa et son équipe seront de la partie avec une Grande vente d’atelier, couplée à un lancement officiel de la collection d’automne. Le tout se tiendra du 14 au 18 septembre - il n’y a qu’à vous inscrire.


Manifestement, la designer est fière de son industrie : « Je considère Montréal comme la capitale de mode du Canada. La production est ici, on sent l’effervescence du milieu et les métiers d’artisanat sont redevenus sexy, le métier de couturier.ère prend de la valeur. La mode a de plus en plus sa place dans la culture québécoise ».

 

CRÉDITS :
Entrevue et texte par Caroline Sobral Cabana, révision par Jhan Boyer Gignac
Photo de couverture : Melow