#SMM21 - Mgarno : revaloriser les tissus dans un univers enchanteur

Entretien avec Marie-Claude Garneau, propriétaire et designer de Mgarno par M l'atelier de couture.


Peux-tu nous raconter brièvement l’histoire de Mgarno?

J’ai toujours su que je voulais être designer de mode, à 6 ans je dessinais en regardant les catalogues Sears. L’intérêt est toujours resté, donc après le secondaire j’ai étudié la conception et technique vestimentaire à Sherbrooke. C’est là que j’ai commencé à travailler dans le milieu du vêtement, et ce pendant plusieurs années pour des entreprises bien variées. Puis en 2011, j’ai trouvé la maison de mes rêves dans ma région natale à Saint-Ferdinand. Dans cette maison ancestrale se trouve une section réservée à la fromagerie-beurrerie de l’époque. Quand j’ai ouvert la porte de cette pièce, j’y ai vraiment vu mon atelier, je savais que c’était là que ça se passerait. Alors j’ai quitté mon emploi et je me suis lancée à mon compte.

Qu'est-ce qui rend Mgarno unique en son genre selon toi?

Ce qui est particulier d’abord c’est que la plupart de mes pièces sont des pièces exclusives, justement, uniques. Les patrons se répètent, mais pas les couleurs et tissus comme je travaille généralement avec des matières récupérées. J’ai aussi des pièces qui se transforment. Par exemple, j’ai conçu un foulard qui se porte de 28 façons dont je suis bien fière.


Peux-tu nous parler un peu des matières que tu utilises?

Que ce soit pour les lainages, les cuirs et matières de tout autre composition, je travaille principalement avec des tissus recyclés. Ce sont des balances de lots, des retailles d’entreprises, des fins de rouleaux ou des tissus de gens qui s’en départissent. J’ai parfois droit à de belles trouvailles!


Tu vies et travailles en pleine nature, est-ce une source d’influence dans ton processus créatif?

Je vis en montagne dans un climat vraiment distinctif et je passe beaucoup de temps à l’extérieur. Comme je suis plutôt éloignée des villes, je suis la première à tester mes vêtements. Donc mes robes, par exemple, je peux les porter tant pour aller au jardin, que pour marcher en forêt et aller à un 5 à 7. Mon environnement et la nature m’inspirent à créer des vêtements confortables, mais ça m’influence aussi au niveau des couleurs et des textures. 


Selon toi, qu’est-ce que le retour de la Semaine Mode de Montréal annonce pour notre industrie de la mode? Et comment y prendras-tu part cette année?

Ça fait longtemps que je travaille dans cette industrie et je remarque du nouveau récemment. Je pense que c’est une belle période pour la mode au Québec, on se démarque avec des produits innovants au niveau de l’environnement et du savoir-faire. C’est une belle chose que la Semaine Mode reviennent et je pense qu’il va y avoir un bon intérêt du public. Personnellement, je trouve aussi que c’est une superbe initiative que cette année l’événement s’étale à l’extérieur Montréal, parce qu’il y a vraiment du talent un peu partout au Québec. 

Pour ma part, durant cette Semaine Mode de Montréal, je participe d’abord à la vague de concours de créateurs québécois, du 15 au 19 septembre, un concours qui rassemble plus de 700 créateurs québécois. Puis, j’organise des portes-ouvertes à mon atelier le 17 septembre de 10h à 20h et le 18 septembre de 10h à 16h30. Les gens pourront en apprendre plus sur mon atelier et sur mon travail. Il y aura également une vente d’atelier avec des rabais exclusifs pour les gens qui se seront déplacés.

 

 

CRÉDITS :
Entrevue et texte par Orise Jacques Durocher, révision par Jhan Boyer Gignac
Photo de couverture : Mgarno