Entretien avec Mckenna Bisson, fondatrice et designer de MAS Montréal, qui nous parle avec affection de son univers et de son industrie, celle de la mode locale qu’elle souhaite toujours plus inclusive.
Comment as tu eu l’idée de lancer MAS?
Tout à commencé en 2016. Je travaillais dans un grand magasin de vêtements et j’aimais vraiment les styles que je vendais. Cela dit, ces vêtements-là correspondaient à des standards peu inclusifs. C’était difficile pour moi de trouver des vêtements puisque j’ai toujours eu un côté athlétique et une morphologie un peu différente de ce qu’on propose à la base étant une personne noire également. Donc c’est vraiment parti de mon besoin à moi, celui de trouver des vêtements de tous les jours, confortables et élégants. C’est aussi en consultant les gens sportifs dans ma communauté de crossfit que j’ai réalisé que je n’étais pas seule à identifier ce besoin. À force de travailler dans ce milieu, je me suis aussi rendu compte qu’il y a beaucoup de gens qui sortent des standards établis et qui ont besoin de vêtements pensés pour eux, confortables, qui permettent une liberté de mouvement. Je voulais faire des vêtements que les gens pouvaient porter tels qu’ils sont, sans se sentir obliger de changer quelque chose à propos de leur corps pour être bien. C’était ça mon idée.
Le sport semble avoir une grande place dans ta vie, crois-tu que ça influence ta façon de concevoir des vêtements?
Je pense que dans la manière que je développe mes patrons on le sens un peu. J’essaie aussi de transmettre, par mon travail, tout le positivisme que je suis personnellement allée chercher à travers l’entraînement. Quand j’ai commencé à m'entraîner je pensais que je devais perdre du poids, avoir telle partie moins grosse, telle partie découpée. Puis avec le temps je me suis rendue compte que le corps est fait comme il est, et que c’est un atout.
Peux-tu nous parler des inspirations derrière ta collection Automne-Hiver 2021?
Dans mes balbutiements de la collection, j’avais en tête de faire une ligne chaleureuse, douillette. Je m'imaginais quelqu’un en voyage dans un chalet, à un endroit où il fait froid. Quand j’ai fais ma recherche de tendances j’ai remarqué du mauve, du vert, du jaune. J'ai tout de suite fait la connexion entre les deux et c'est de là que la thématique d’aurores boréales est née. Puis, je suis allée chercher les matières et les textures avec ce thème en tête.
Que souhaites-tu pour l’industrie de la mode locale dans un futur proche?
Qu’elle explose. Que l’industrie de la mode locale soit vraiment au milieu du quotidien, que ça devienne une habitude pour les gens, un réflexe, de magasiner chez ses designers locaux. Je souhaite aussi plus d’inclusivité, encore plus de marque inclusives pour qu’à plusieurs ont puisse inclure le plus de gens possible. Encore plus de mode durable, des nouvelles techniques et avancées. Je souhaite de meilleures conditions de travail, bref, une industrie de la mode toujours meilleure.
Qu’est-ce que MAS propose pour la Semaine Mode de Montréal?
Durant la fin de semaine, Il y aura un code promo (SMM2021) pour obtenir 10% de rabais sur toute ma boutique en ligne.
Y a-t-il d’autres événements à retenir à ton calendrier ?
Je prépare ma première apparition au marché One of a Kind à Toronto du 25 novembre au 5 décembre. Et je serai au Salon des métiers d’art de Montréal du 9 au 19 décembre.
CRÉDITS :
Entrevue et texte par Orise Jacques Durocher, révision par Jhan Boyer Gignac