En mode croissance 2020 : Myriam Belzile-Maguire - Maguire

Myriam (à gauche) et Romy (à droite) Belzile-Maguire sont des entrepreneures membres de la cohorte 2020 du programme En mode croissance de l'Accélérateur mmode. Elles sont soeurs, designers et cofondatrices de Maguire (@maguireboutique), une entreprise montréalaise dont la mission est de rendre des chaussures haut de gamme accessibles au plus grand nombre, et ce, à un juste prix. Rencontre avec Myriam Belzile-Maguire.

 

  1. D’où viennent Myriam Belzile-Maguire et son entreprise Maguire? 

Maguire a été lancé en 2015 au souk @ sat (@soukmtl) avec un seul produit afin de réaliser un test dans le but de voir si ça pouvait fonctionner. Les ventes ont été excellentes, donc on s’est lancé après, plus officiellement en 2016

J'ai toujours travaillé comme designer de chaussures. J’ai étudié à Londres au Cordwainers College en design de chaussure. C’est l’une des seules écoles où il est possible d'apprendre à faire de la chaussure. Ensuite, j’ai travaillé pour le Groupe Aldo pendant presque 6 ans

Pendant que je travaillais là-bas, je voyais des entreprises pilotées par des femmes entrepreneures qui commençaient à se lancer : Glossier, Everlane, Bonlook. Je me disais que personne ne se lançait dans le direct-to-consumer pour la chaussure

Dans le cadre de mon travail, je visitais des usines et j’en voyais qui pouvaient autant travailler du Prada que du Aldo. Ces usines pouvaient donc autant créer des produits haut de gamme que des produits plus abordables. Pourquoi ne pas utiliser des matériaux haut de gamme, dans une usine haut de gamme, mais offrir un produit plus abordable? La seule manière d’y arriver était de faire de la vente directe, c’est-à-dire offrir nos produits en ligne et uniquement dans notre boutique. C’est ainsi que j’ai fondé Maguire avec ma soeur Romy

 

  1. Comment ton entreprise se différencie des autres dans le même domaine?

On offre la meilleure qualité pour le meilleur prix. Notre qualité est incomparable et nos design sont uniques. On ne retrouve pas des produits comme les nôtres ailleurs dans le monde, car on les offre juste à notre boutique et en ligne. Il y a donc un aspect unique dans notre offre

Avec notre expérience, on s’est surtout rendu compte que les gens pouvaient acheter une chaussure bas de gamme et payer uniquement pour la marque ou le logo. De notre côté, on essaie d’offrir un modèle plus égalitaire, autant pour nos clients que pour les usines avec lesquelles on travaille

 

 

 

  1. Lorsque tu penses à ton entreprise, quelle est ta plus grande source de fierté?

De pouvoir créer des emplois à Montréal, en mode et qui sont intéressants. J'essaie d’amener tout le côté création et développement de produits à nos bureaux, et d'offrir à nos employés de bonnes conditions dans un milieu intéressant

 

  1. Quels sont les plus grands défis de votre croissance?

L’accès au financement. On est deux filles et c’est parfois difficile d’aller parler aux banques. J'ai un background de designer et ma soeur en marketing, alors c’est plus difficile pour nous d’avoir les bons arguments. On finance tout nous-mêmes, mais si demain on avait du financement, la croissance serait beaucoup plus rapide. C’est quand même un exploit ce qu’on a réussi à faire seules. Avant mars 2020, on n’avait aucun investisseur privé. On a été très heureuses et choyées d’en trouver un qui a décidé de poursuivre avec nous malgré la COVID.

 

  1. Quel est le meilleur conseil qu'on t'ait donné?

C’est plutôt l’accumulation de conseils… Moi un conseil que je donne à ceux qui veulent se lancer en affaires, c’est de travailler dans le milieu dans lequel on veut évoluer avant de faire le saut. Tu as besoin d’un ensemble d’expériences qui va t’aider à savoir quoi faire. Si tu ne passes pas par là, ça sera plus difficile et ça prendra plus de temps. Il faut avoir une base

 

 

  1. Quel(l) entrepreneur(e) (mode ou d'une autre industrie) t'inspire et pourquoi?

Quand j’ai lancé ma compagnie, c’était le début de Frank And Oak. (@frankandoak) Voir démarrer cette entreprise dans le quartier où j’habite, c'était inspirant. C’est la même chose pour BonLook (@bonlook) dont le modèle fonctionnait déjà bien au Québec. Voir de jeunes entrepreneurs de Montréal qui réussissent, ça nous inspire à nous lancer nous aussi. 

De plus, d’avoir travaillé avec M. Aldo, c’était très inspirant. J’ai pu lui poser des questions sur ses premières années et comment il fonctionnait avant Internet. Voir cette compagnie qui est partie d’ici et qui est maintenant partout dans le monde, c’est très prometteur pour nous.

 

  1. Que recherchez-vous dans l'Accélérateur?

On aime faire des contacts avec d’autres entreprises et partager nos expériences. Il y a toujours quelqu’un qui est passé par là avant toi. C’est vraiment super le partage et ça permet de créer des amitiés. 

 

  1. Quels sont vos projets et objectifs pour l'avenir?

On vient d'ouvrir une boutique à Toronto. Ensuite, dans un an, on aimerait aller à New York. Je participe en ce moment à une compétition. J’ai été sélectionnée pour un mini MBA au Fashion Institut of Technology à New York avec la chance de gagner 100 000$ ou 50 000$ US. Si on gagne, notre but est d'ouvrir une boutique à New York. Notre objectif est d’avoir une boutique par région importante et ensuite être fort en ligne. On aimerait ouvrir aussi un marché aux États-Unis, puis ensuite en Europe, notamment en France puisqu’on y a plusieurs clients. 

 

  1. Comment pensez-vous que la crise de la COVID-19 va changer l'industrie et votre travail dans l'avenir?

Ça nous a tous forcés à passer en deuxième vitesse au niveau de la technologie, de la mobilité et de la flexibilité. Ça permet aux gens d’être productifs et je pense que ça apporte plus d'efficacité pour certaines industries. C’est l’un des points positifs malgré tout le reste.

 

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