#SMM21 - Bois & cuir : les accessoires intemporels de Veinage

« Veinage » doit son nom à la formation en ébénisterie de sa fondatrice, Violaine Tétreault. Elle fait référence aux jolies lignes qui se forment sur les troncs d’arbres. Par ailleurs, on peut déterminer l’âge d’un arbre en comptant les cernes autour du cœur de l’arbre. Pour sa part, Veinage (@veinagea dû se résoudre à fêter ses 10 ans à la dérobée, alors que la pandémie battait son plein. La marque d’accessoires aura l’occasion de célébrer comme il se doit, lors de la Semaine Mode de Montréal. 

 

Violaine, peux-tu nous parler de l’évolution de Veinage au fil des années ?

La mission est la même qu’à mes débuts : fabriquer des accessoires mode de la façon la plus écologique possible. Tout est conçu et fait à Montréal. Alors que j’ai toujours travaillé avec des matières récupérées, dorénavant j’utilise beaucoup les chutes de production des industries du meubles, de l’ébénisterie, ou encore des fins de lot. Malgré les années, l’entreprise reste à échelle humaine. Les valeurs sont toujours là, mais le look a bien évolué : je suis arrivée à un bon compromis entre vintage, moderne et minimaliste.

 

Tu travailles particulièrement avec le bois et le cuir : d’où te viens ton affection pour ces matériaux ?

Je suis ébéniste et maroquinière de formation, et presque toutes mes créations avaient un élément de bois au début de la ligne - c’était ma signature. Alors que ce sont deux matériaux nobles et durables, leur mariage crée un contraste entre souplesse et rigidité. J’aime cette dualité entre la douceur du cuir et le côté brut du bois.

 

Où puises-tu ton inspiration ?

Je « trippe » nature, alors je suis souvent inspirée par un mixte de couleurs en montagne ou en me promenant en forêt. Je peux aussi avoir en flash devant un bâtiment, un style ou une architecture particulière. Je le note dans mon petit cahier de croquis et après j’essaie de décliner l’idée en collection. Chose certaine, j’essaie toujours de rester en accord avec mes valeurs de consommation responsable et de ne pas tomber dans la surproduction.

À tes yeux, comment le milieu de la mode a-t-il évolué dans la dernière décennie ?

Il y a une belle évolution dans la conscientisation, un bel éveil depuis 1 an et demi. Je vois vraiment les effets de la vague d’appel pour l’achat local qu’il y a eu avec la pandémie. Elle a fait réaliser aux gens qu’il faut encourager l’économie locale si on veut que nos entreprises perdurent.

Le milieu de la mode est difficile à suivre avec les tendances, les saisons, la compétition.. Quand j’ai démarré avec Veinage, on était deux-trois à offrir de la maroquinerie à Montréal et il y a maintenant d'innombrables compagnies. C’est un bel accomplissement d’être toujours là parmi elles, de m’être bâtie une clientèle, une notoriété et d’être capable de me réinventer.

 

Comment les enjeux écologiques de l’industrie influencent ton travail ?

Au moins 60% de ma production est faite de matière revalorisée et je me tourne le plus possible vers le cuir à tannage végétal. La gamme de produits que j’offre est pensée pour minimiser les chutes de matières. Celles qui sortent de l’atelier sont redistribuées à des designers de bijoux ou des gens qui font de la reliure. Il faut aussi continuer le travail d’éducation : je persiste à dire que le cuir est une matière durable, ce qui réduit son coût environnemental au final. Enfin, je travaille aussi avec le coton biologique et je suis ouverte à explorer, en autant que ce soit conséquent avec mes valeurs.

 

Après près de 10 ans d’absence, la Semaine Mode de Montréal est de retour. Qu’est-ce que ça signifie pour l’industrie et est-ce qu’on pourra y retrouver Veinage ?

Je suis super emballée par la nouvelle formule, qui est vraiment inclusive, abordable, qui va permettre de faire bouger les choses dans la ville et d’inspirer les gens à aller vers la mode locale. Pour Veinage, ce sera l’occasion de célébrer nos dix ans, avec un cocktail qui n’a pas pu avoir lieu l’automne dernier... pour des raisons qu’on connaît tous.tes!

 

Enfin, quel sac de ta collection te représente le mieux ? 

Je dirais le sac Cartier : il est simple, sobre, mais il a un petit côté edgy vraiment fun qui me représente bien ! 

  

Rendez-vous au cocktail festif des 10 ans de Veinage jeudi le 16 septembre de 16h à 20h.


Portes ouvertes de l’atelier : 

Vendredi 17 septembre 16h à 20h

Samedi 18 septembre 11h à 17h


Atelier Veinage 2177 rue Masson, suite #203, Montréal, Qc H2H1B1

 

  

CRÉDITS :
Entrevue et texte par Caroline Sobral Cabana, révision par Jhan Boyer Gignac
Photo de couverture : Veinage