#SMM21 - Louve Montréal nous présente, Le Rêve éveillé

Entretien avec Virginie Turcot-Lamarre, designer et fondatrice de Louve Montréal. Elle profite de la Semaine Mode de Montréal pour présenter sa nouvelle collection de bijoux développée notamment autour de chaînes et maillons en bois. 


Peux-tu nous raconter brièvement l’histoire de Louve?

Le projet de Louve (@louvemontreal) s’est installé assez instinctivement. Depuis très jeune j’ai un intérêt pour la fabrication de bijoux. J’ai commencé à me fabriquer des bijoux pour pouvoir porter un style que je n’arrivais pas à trouver. Des bijoux en bois, un peu massifs, graphiques. Les débuts de Louve se sont faits grâce au bouche-à-oreille, et la ligne est devenue de plus en plus concrète dans son esthétique. J’ai grandi dans une famille où tout le monde travaille le bois, donc pour moi c’est une matière très instinctive et familière.


Tu as complété des études en histoire de l’art, dirais-tu que ces connaissances influencent ton travail?

J’ai commencé par étudier en histoire de l’art et j’ai travaillé dans un centre d’artistes pendant plusieurs années, tout en développant Louve en parallèle. Je me suis retournée vers Louve lorsque l'opportunité de faire le saut s'est présentée. J’aime encore beaucoup le milieu des arts visuels et le domaine culturel. Je sens que j’en retrouve un petit peu dans Louve, différemment. Il y a des courants d’arts visuels qui continuent de m'inspirer comme le minimalisme, le land art, et l'arte povera. Cela dit, je n’en fais pas référence de façon directe dans mon travail. Je pense plutôt que j’ai ce bagage qui se transmet dans mes bijoux de façon assez intuitive. J’ai souvent eu le commentaire que mes pièces étaient comme des petites sculptures à porter.

Peux-tu nous parler un peu des essences de bois que tu utilises et de la manière dont tu les sources?

J’utilise majoritairement des essences locales, soit de l’érable, du bouleau, du cerisier parfois. Dans ma plus récente collection, j’utilise le noyer pour la première fois, c’est une essence qui a une belle teinte brun chocolat. À l’exception de cette dernière collection qui est produite entièrement par moi, je travaille généralement avec un ébéniste de qui on utilise principalement les retailles de fabrication. Ce processus de réutilisation est à la fois purement fonctionnel, mais se place aussi dans une démarche écoresponsable qui correspond directement à mes valeurs.


Selon ton mode de production, à quelle fréquence souhaites-tu proposer de nouvelles collections?

J’ai délaissé le calendrier saisonnier il y a quelques années pour faire des collections capsules qui s'accordent beaucoup mieux à mon rythme de création. Il y a des collections qui restent actuelles et qui sont en demande durant plusieurs années. Faire des pièces intemporelles et durables permet aussi de déconstruire le modèle selon lequel on doit absolument passer à autre chose saison après saison. 


Peux-tu nous parler de ce que Louve propose pour la Semaine Mode de Montréal

Je lance une nouvelle collection qui s’appelle Daydream, Le rêve éveillé. Je l’ai développée autour du motif de la chaîne et des maillons de bois. L’inspiration est à la fois rétro et glam avec une quincaillerie dorée, puis il y a un petit côté rock avec les chaînes, le tout dans un assemblage minimaliste, mais audacieux et très chic. Cette collection s'inspire plus intimement de nos expériences collectives des derniers mois, de ce qui nous a le plus manqué: la proximité, les accolades, les étreintes, le toucher, le sentiment de connexion et d’appartenance. C'est un hommage aux individus qui composent nos chaînes personnelles; aux maillons qui forment nos communautés. C’est un rêve semi conscient qui traite de solidarité, d’entraide et de liens humains. J’ai voulu explorer la thématique à travers cette série de colliers et de boucles d’oreilles.


Le lancement est à la boutique Miljours, le 17 septembre de 16h à 20h. C’est l’occasion pour les gens de voir, d’essayer et de pré-commander. Et cela se poursuit durant la fin de semaine à la manière d’un pop-up où je serai sur place.
 

 

 

CRÉDITS :
Entrevue et texte par Orise Jacques Durocher, révision par Jhan Boyer Gignac

Photo de couverture : Dominic Lachance