Entretien avec Anaïck Calif, designer et patronniste, à l’aube de présenter sa ligne éponyme qui sera révélée lors de l'événement Designers de la diaspora dont elle est également l’organisatrice. Elle nous parle de son métier, de son industrie et de l’événement qui prendra place durant la Semaine Mode de Montréal.
Comment as-tu décidé de devenir designer et patronniste de mode?
Depuis que je suis petite je veux faire ce métier là. Avant de me lancer dans la mode j’ai travaillé dans le secteur de l’audiovisuel où j’étais chargée de production et accessoiriste. Donc chemin faisant, j’ai travaillé dans le costume, puis je me suis réorientée professionnellement pour travailler dans la mode. Je me suis formée à travers des études, j’ai travaillé pour quelques marques, puis je me suis mise à mon compte et voilà, je suis devenue designer et patronniste.
À quoi ressemble ton travail au quotidien?
Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas du tout. En ce moment, je travaille sur ma collection, alors avec ma stagiaire il s’agit de de faire les patrons, les réglages, faire des tests, de l’échantillonnage et de réviser le tout jusqu’à ce que soit bon. Sinon, dans le cadre de mon entreprise, j’offre deux types de services. Le premier concerne la consultation en stylisme, donc un accompagnement sur le plan créatif. Par exemple, un créateur ou une créatrice peut avoir pensé à un modèle et je vais les conseiller, je crée également des collections pour des marques, ça dépend. Puis, le deuxième est plutôt au niveau du patronage. Il s’agit donc de trouver les solutions techniques à un modèle donné ou de créer le patron à partir d’un sketch que la personne a en tête par exemple. C’est un processus très collaboratif. Sinon, je travaille présentement à créer une autre branche de l’entreprise avec ma collection de design.
Qu’est-ce qui t’inspire pour l’élaboration de nouveaux modèles?
En général, ce qui m’inspire le plus ce sont les voyages. C’est sûr qu’en temps de pandémie les voyages sont différents. Cela dit, je trouve aussi le beau dans les choses simples, comme faire du vélo à Montréal, partir en weekend dans une autre ville. Dès fois ça peut être en ayant lu un livre, en ayant vu un film, en allant voir une expo ou un concert.
Connaissant plusieurs facettes de cette industrie, selon toi, quelle est la place de la mode dans notre société?
Pour moi la mode c’est vraiment une forme d’expression, d'échappatoire. Je pense qu’aujourd’hui c’est même indispensable en fait. On s’en est bien rendu compte, même si c’est pour rester chez soi on a envie d’être confortable et bien habillé.
Peux-tu nous parler un peu de l’événement Designers de la diaspora que tu organises pour la Semaine Mode de Montréal?
J’ai souhaité proposer un événement qui puisse mettre en lumière les créateurs et créatrices issus de la diaspora africaine et caribéenne principalement basé à Montréal ou au Québec de manière générale. Ce sera l’occasion de faire des défilés, de proposer des pop-up et puis de faire une table ronde qui abordera les sujets de la diversité, de l’inclusivité et des enjeux liés à la mode en général. La table ronde sera animée par Keithy Antoine, fondatrice de la boutique Espace Urbain et les invité.e.s sont des personnes œuvrant dans différentes facettes de l’industrie de la mode. L’événement prendra place au Bain Mathieu le 19 septembre de midi à 18h.
Les marques à découvrir lors de cette journée : ANAÏCK DESIGN, dorsaLi, Élégance de soi, Invincible boutique, Kâvoo Apparel, Niango, Paqi boutique, Tabiri, Vcharles, Vintage 4 Freaks, Wasso-is Montréal.
Inscrivez-vous à l’événement : ici
CRÉDITS :
Entrevue et texte par Orise Jacques Durocher, révision par Jhan Boyer Gignac
Photo de couverture: Shawn